Guide – Surf  Trip en Equateur – Photo et textes par Remy Gouju

L’envie de voyager à nouveau, de rencontrer des populations différentes, de vivre des expériences inédites et enrichissantes. Voilà les motivations qui nous ont conduits dans ce voyage. Après plusieurs mois à vivre sous les restrictions sanitaires (et sur un coup de tête), mon ami Robin et moi-même avons profité d’une accalmie pour quitter l’Europe et découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles vagues. Un mois d’aventure, à parcourir l’Équateur du Sud au Nord pour terminer notre premier surf trip sur les îles Galápagos. 

Nous avons proposé à Surf and the City de relayer notre aventure, pour vous donner quelques bonnes adresses et vous faire rêver.
Suivez le guide !

Montanita 

Notre première étape nous amène à 3 h de bus de Guayaquil (Sud-ouest du pays), dans la région de Santa Elena. Ici, le quotidien est rythmé par les vagues et les soirées. Les habitants vivent, respirent, parlent et rêvent de surf (une fois remis de la soirée de la veille). C’est à la fois un lieu touristique pour la communauté internationale, mais aussi locale. Montanita est connue autant pour ses soirées que pour ses vagues. Vous y trouverez principalement bars, restaurants, hôtels, un grand panneau lumineux Corona au style hollywoodien et bien évidement plusieurs surfs shop.

Là-bas, nous avons rencontré Jackson, un jeune canadien venu s’installer ici il y a maintenant 6 ans et qui tient une auberge de jeunesse nommée La Casa Del Sol. À peine les présentations faites, il a pris le temps de nous expliquer le fonctionnement du spot de surf. Il se divise en deux parties : Au bout de la plage (au nord) se trouve « La Punta ». Un point break jalonné de rochers, provoquant de longues droites déroulant proprement jusqu’au bord. Le spot fonctionne à mi‑marée et sur le plein haut. Entre La Punta et la ville de Montanita se trouve le beach break. Les vagues sont variées et fonctionnent presque tous les jours. Il y a plusieurs pics sur le spot et les vagues se partagent plus facilement. Idéal pour débuter.

 Les explications de Jackson finies, nous voilà directement dans l’eau. La rencontre avec les locaux se fait paisiblement, l’ambiance est relax et tout le monde se salue d’un « Holà ». Encore engourdis du voyage et du décalage horaire, nos premières sessions seront marquées par quelques petites vagues prises et surtout le passage d’un banc de dauphins venu nous saluer. 

Les jours suivants, nous avons eu la chance de profiter de conditions optimales. Passant de 1 m à 1 m 50  pour finir avec des vagues à plus de 2 m et une période de 12 secondes, le tout sous un magnifique ciel bleu. Robin pas encore à l’aise, préfère rester sur le beach break, tandis que je décide de m’avancer vers La Punta. Au fil de la marée montante, la Punta se réveil petit à petit, offrant des vagues magnifiques. À ce moment-là, je fais la connaissance de José, un jeune équatorien au surf très solide. J’aperçois la série qui approche, je l’entends me crier « Allez ! Allez ! Allez ! », quelques mouvements de rame et me voilà sur la vague ! Je me souviendrai longtemps de ce moment, c’était un pur régal où le temps semblait figé. Le sourire aux lèvres me voilà quasiment sur la plage, prêt à repartir. La session se poursuit jusqu’à épuisement et la journée se termine tard dans la nuit pour fêter ça. Les sessions d’après, j’ai décide de troquer ma board pour mon appareil photo et capturer ces moments incroyables.

En résumé : 

⁃ Type de vague : La Punta est un Point Break déroulant à droite sur fond récif. Le beach-break est lui sur fond sableux. Y aller à mi-marée et marée haute. 

⁃ Quelle période de l’année : possible toute l’année.

⁃ Matériels : Sur la période d’Octobre on vous recommande au moins un top combi et pour les plus frileux une 2/2 inté fera le nécessaire pour les jours gris. Prévoyez surtout un bon tube de crème pour le visage. Même par temps nuageux, les UV y sont redoutables. Niveau planche, vous pouvez utiliser tout type de planche. 

⁃ Où se loger ? On vous recommande La Casa Del Sol. Petite auberge située en face du spot La Punta. Vous pourrez profiter de bons petits déjeuners, tester les séances de yoga et vous relaxer dans les hamacs après votre session. Pour les prix, en dortoir vous pourrez séjourner pour 10 $/nuit avec petit-déj. Pour plus d’intimité, vous pourrez réserver une chambre individuelle. 

Puerto Cayo 

La suite de notre aventure nous amène à Puerto Cayo, un petit village de pêcheurs enchaîné le long de la côte sud‑ouest de l’Équateur, dans la province de Manabi. Le contraste y est saisissant par rapport à Montanita, mais sans nous déplaire. Ici la nature reprend ses droits et offre une ambiance de « seul au monde ». Le village est particulièrement modeste, mais comme partout, vous y trouverez une belle place centrale avec un terrain de foot, des personnes souriantes et une ambiance décontractée. 

Même si les vagues de Puerto Cayo sont connues des Équatoriens, l’isolement de la ville et sa proximité avec le spot d’Ayempe nous offrent des vagues vierges de monde ! Les conditions sont plus agréables tôt le matin, quand il n’y a pas de vent, et la marée basse forme de bonnes creusantes à ce moment-là. Pour la plupart, les vagues sont constantes tout au long de l’année, se brisant à gauche et à droite. Nous avons adoré cette ambiance, seul sur une île déserte, et le fait d’avoir les vagues rien que pour nous. L’adrénaline des vagues se mélangeant avec notre stress de l’inconnu est une sensation particulière. Nous avons eu la chance de partager nos sessions avec des raies, mais aussi le plaisir de goûter aux filaments des petites méduses.

Entre deux journées, nous sommes allés visiter le site d’Aqua Blanca. Là‑bas nous avons découvert les vestiges de la culture Manteño, admiré les forêts sèches avec leurs animaux ainsi que les plantations de bananiers, de mangues et de papayes. La balade se termine dans une lagune de soufre, où il faut s’enduire d’argile et plonger pour bénéficier des propriétés médicales de l’eau. Le chapitre Puerto Cayo aura été court, seulement 3 jours, mais excitant.

En résumé : 

⁃ Type de vague : les vagues déroulent à droite comme à gauche sur fond sableux. Privilégiez les sessions matinales avant que le vent se lève. 

⁃ Quelle période de l’année : possible toute l’année. 

⁃ Matériels : sur la période Octobre on vous recommande au moins un top combi et pour les frileux une 2/2 inté fera le nécessaire pour les jours gris.

⁃ Où se loger ? Vous pouvez séjourner chez Cabalonga Eco-Adventure. Le camping est situé en face du spot et offre un lieu calme et reposant. 

⁃ À savoir : Pensez à bien vous organiser avant de venir. Puerto Cayo est un petit village, il peut être compliqué de trouver des planches. Et si vous ne parlez pas espagnol, préparez vos translates. Car personne ne parle anglais.

Isabela Island 

Malheureusement, la suite de notre voyage a été marquée par un calme plat côté océan. Par conséquent, nous avons décidé de remonter le pays, en faisant une halte à Otavalo (2 532 m d’altitude) puis dans la capitale nommée Quito (2 850 m d’altitude) afin de prendre un avion pour les Galápagos. Cet archipel volcanique de l’océan Pacifique est considéré comme l’une des destinations majeures au monde pour l’observation de la faune. Faisant partie de l’Équateur, l’archipel se trouve à près de 1 000 km au large de ses côtes. Son territoire isolé abrite une faune et une flore variées, dont nombre d’espèces sont uniques. 

Le chapitre Galápagos commence sur l’île de Santa Cruz où nous y avons passé 4 jours. Cette l’île dîte « touristique » comme aime l’appeler les locaux, nous a marqué par son eau bleu ciel, son sable blanc, ses requins à pointe noire, mais aussi par ses prix excessifs. Attendez-vous à sortir le porte-monnaie quasiment tout le temps et pour presque pour tout. Niveau surf, le spot principal se trouve sur Tortuga Bay. Vous pouvez vous y rendre en bateau taxi ou bien emprunter un chemin balisé de 2 km. Malheureusement les mauvaises conditions océaniques ne nous ont pas parmi d’aller tester, mais le sable blanc de cette plage vaut le coup d’œil. 

La suite se déroule sur l’île la plus sauvage et celle qui habite le plus de volcans : Isabela. Là-bas, nous avons fait la rencontre d’une Française, Jess, qui vie ici depuis bientôt 7 ans. Après une présentation des lieux, 2-3 conseils sur les activités à faire, nous avons fait la connaissance de son copain Daniel. Habitant de l’île et surfeur, Daniel et toute sa team, nous donne alors rendez-vous le lendemain à 8 h devant le surf shop pour nous amener sur leur spot à eux. 

Le lendemain, sous un soleil de plomb qui commence déjà à faire mal sur la peau, nous rejoignons la team. Nous louons deux vélos ainsi que deux boards et nous voilà partis pour 25 min de vélo, sac à dos chargé, une main sur le guidon et l’autre tenant la planche. Sur cette route, en plus des trous et des pâtés de sable, attendez-vous à devoir éviter tortues géantes et iguanes. Une fois la partie vélo effectuée, 1,2 km de chemin pédestre se dresse devant nous. Plus l’on s’approche de la plage, plus on peut entendre les vagues se briser avec beaucoup de violence. Rien que le bruit, nous donne des frissons dans tout le corps. À notre arrivée, une vue dégagée, un petit banc de sable et de la roche volcanique partout. Une roche légère, bouillante et surtout tranchante. Sur la gauche de Robin, je vois alors ces vagues qui se forment d’un seul coup et viennent se fracasser sur le reef. C’est à ce moment-là que Daniel nous dit en pointant du doigt cette direction « Vamos ! ». 

L’eau est d’un bleu magnifique, les vagues viennent se fracasser sur les récifs et on peut voir différents blocs de roches sortir de l’eau par moment. La mise à l’eau est délicate, il faut attendre une vague pour sauter et éviter les rochers. Une fois le saut effectué, il faut ramer à fond sur la gauche pour sortir du reef. La suite jusqu’au Line up se fait facilement. L’adrénaline redescendue, je regarde mes pieds et me rends compte qu’il y a moins d’un mètre de fond, et la présence d’un banc de reef plat juste devant les vagues. Ma première vague a été un échec, mon leash s’est emmêlé dans mes pieds et m’a entraîné sur les rochers. Conclusion : diverses coupures sous et sur les pieds et des bleus partout sur les jambes. Mais pas question de sortir, les vagues sont incroyables, puissantes, nous devions y arriver avec Robin. Après quelques minutes nous arrivons enfin à en prendre quelques-unes, dont une à deux. Deux heures plus tard, il est temps d’aller manger et de se soigner à coup de jus de citron vert. Pour le second round, je troque ma board à nouveau pour mon appareil photo. A la marée basse, les vagues creusent encore plus et le reef est de plus en plus visible. Voir les mecs charger sur ces vagues avec le plus grand des sourires est tout simplement impressionnant. Leur joie et plaisir d’être là peut se lire sur leurs visages. Un vrai moment de partage.  

En résumé  : 

⁃ Type de vague : fe spot offre des vagues déroulantes à droite sur fond récif.

⁃ Quelle période de l’année : possible toute l’année.

⁃ Matériels : sur la période d’Octobre on vous recommande une 3/2 inté, un bon tube de crème et si vous êtes sensible au soleil pensez au bob. 

⁃ Où se loger ? Malgré un développement moins important que les autres îles, Isabela offre une variété d’hôtels et d’auberges convenant pour tous les budgets. 

⁃ À savoir : nous vous conseillons de vous y rendre avec les locaux sur ce spot et surtout de ne pas y aller seul. Pour les surfeurs débutants, privilégier la plage à l’ouest de la ville. 

⁃ Autres activités : pour compléter votre séjour sur l’île, vous pouvez faire la visite du volcan Sierra Negra. Une balade de 16 km où un guide vous amènera voir le cratère de 10 km de long et vous expliquera les secrets des chemins de laves. Comptez en 35 à 40 $/pers (transport et repas compris). Ensuite vous pourrez aller faire du snorkelling à la Concha de Perla. Vous y verrez raies, poissons, lions de mer et iguanes. 

San Cristobal 

La fin de notre surf trip, se termine par l’île San Cristobal. Il s’agit du Chef-Lieu des Galápagos. Notre accueil est organisé par un troupeau de lions de mer qui se compte par dizaines sur l’île. Nous faisons la rencontre de Maud qui sera notre hôte durant notre séjour. Également française, elle est venue s’installer ici, il y a quelques années. San Cristobal, c’est l’ile des lions de mer, en vous promenant sur le front de mer vous pouvez les voir dormir sur les trottoirs, ou sur les bancs, bref, ils sont chez eux ! 

Le copain de Maud, Jefferson, surfeur aussi, est notre guide pour les sessions. Il nous emmène sur le spot de Tongo Reef. Vous pouvez vous y rendre à pied (prévoyez 20 min de marche) ou bien en « Taxi Wave » (moyennant 5 $). L’endroit est praticable pour tout surfeur et se divise en trois parties. La partie plus au sud est conseillée aux surfeurs expérimentés en raison des multiples blocs de roche. Au milieu, aux surfeurs intermédiaires et au nord pour les débutants plus. 

C’est sans aucun doute le spot qui nous a apporté le plus d’émerveillement. Ici, ne vous attendez pas être tout seul. Mais plutôt à partager l’espace avec des dizaines de tortues de mer qui remontent à la surface respirer. Et puis le Graal, vous pourrez partager votre vague avec les lions de mer venus jouer. Ce cocktail d’éléments offre des sessions incroyables et mémorables qui resteront à jamais gravées dans nos têtes. L’ambiance y est plus compétitive et attention à vous si vous ne respectez pas les priorités. Enfin, si l’horizon est dégagé, vous pourrez admirer un magnifique coucher de soleil, avec les lions de mer jouant dans l’eau. Vraiment cette île a tout pour être paradisiaque. 

Pour les journées sans vagues, l’île offre plusieurs zones de snorkelling vous permettant d’observer tortues, poissons et de jouer avec les lions de mer. Vous pourrez également faire des sorties randonnées ou bien vous organiser auprès des agences une sortie 360° de l’île. Pour les plongeurs, l’archipel est un passage pour requin-marteau, raie manta et baleine pour ne citer qu’eux. 

 

En résumé : 

  • Type de vague : le spot offre des vagues déroulant à droite sur fond récif. Attention sur la marée descendante, il y a des blocs de roche qui sortent. À ne pas confondre avec des tortues. 

⁃ Quelle période de l’année : possible toute l’année.

⁃ Combi : sur la période d’octobre, on vous recommande une 3/2 inté.

⁃ Où se loger ? San Cristobal offre une variété d’hôtels et d’auberges convenant pour tout les budgets. 

⁃ À savoir : le spot se situe sur une base militaire. Il faut donc passer par un surf shop pour qu’il puisse vous inscrire sur les listes et passer les points de contrôle sans soucis. Comptez 5 $ l’inscription et amenez constamment votre passeport avec vous.

Conclusion

L’aventure équatorienne se termine, par une ultime session de surf entre amis, un sunset mémorable, et une bière pour immortaliser cette aventure. Cette expérience aura duré plus de 35 jours. 35 jours de rencontres, de découvertes, de partage et d’apprentissage. En discutant avec des allemands, autrichiens, des israéliens et même français. Nous nous sommes rendus compte que l’Équateur était une destination par défaut, du fait de ses faibles restrictions sanitaires. Mais pour tous et sans aucune hésitation, ils ne regrettent pas ce choix. La gentillesse, la générosité, son hospitalité et la diversification de la faune et flore en font un pays merveilleux. 

À travers cet article, nous souhaiterons remercier Jackson, José, Jess, Daniel, Maud, Jefferson et toutes les personnes que nous avons rencontrées pour leur hospitalité, leur gentillesse et leur amour pour ce magnifique pays. Merci à Surf And The City de nous donner l’opportunité de faire connaître un peu cette destination.  

Et pour continuer à suivre les aventures de Rémy c’est par ici

 

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